En 2005, Guillaume Vanthuyne découvre la coopération agricole en devenant membre du Conseil d’Administration de la SICAE VS. Dix-sept ans plus tard, il préside la coopérative d’énergie Valdoisienne ainsi que ses filiales Tellif et Valseyne. Également Président du Crédit Agricole Ile-de-France et adhérent sociétaire chez Tereos, il nous livre au fil d’un entretien sa vision sur le monde coopératif et les valeurs qui l’animent au quotidien.
Quel est votre parcours au sein de la coopération agricole ?
En tant qu’administrateur de la Confédération Générale des planteurs de Betterave, je côtoie les représentants des coopératives de la filière depuis plus de 20 ans. Cette expérience m’a donnée envie de m’impliquer davantage dans le monde de la coopération agricole. En 2005, j’ai donc naturellement accepté de rejoindre le conseil d’administration de la SICAE VS, en tant que représentant du monde agricole. J’ai alors découvert une coopérative qui voulait agir dans l’intérêt de son territoire. Puis, en 2007, j’en suis devenu le président. En parallèle, je me suis investi au sein du Crédit Agricole Ile-de-France à partir de 2008. A l’époque, j’étais au conseil d’administration de la caisse locale de Marines, dans le Vexin, et que j’ai ensuite présidée dès 2009. Puis, en 2018, j’ai été élu Vice-président du Crédit Agricole Ile-de-France et, depuis avril de cette année, j’ai le plaisir de présider cette caisse régionale.
La notion de temps long est un dénominateur commun aux acteurs coopératifs qui ont le sens de la génération d’après.
Vous êtes investi dans des coopératives d’univers différents ; en quoi se ressemblent-elles ?
Malgré leurs différences, les coopératives que je préside ou dont je suis adhérent ont un point commun : elles agissent dans trois secteurs essentiels qui sont la finance, l’énergie et l’alimentation. Il faut garder à l’esprit que des groupes comme Tereos ou Cristal Union ont eu un rôle déterminant dans la production de gel hydroalcoolique pendant la crise sanitaire !
Par ailleurs, la notion de temps long est un dénominateur commun aux acteurs coopératifs qui ont le sens de la génération d’après. Cela s’explique notamment par l’absence d’actionnariat permettant d’être plus prudent en matière de risque. Nous ne faisons rien à l’économie, nous construisons du durable.
La notion de territoire est également primordiale. Création d’emplois, financement des collectivités locales et des entreprises, mécénat destiné au tissu associatif, formation des apprenants… les coopératives agricoles ont pour mission d’être utiles à leur environnement proche.
Concrètement, comment cela se traduit à la SICAE VS ?
La SICAE VS soutient certaines associations locales telles que Les Amis du Vexin, l’association de sauvegarde de la Vallée du Sausseron ou encore les Jeunes Agriculteurs de France. Nous avons également à cœur le respect de notre territoire. Par exemple, lorsque nous réalisons des travaux, nous faisons du solide et du beau, en prenant soin qu’ils soient bien intégrés au sein du Parc Régional du Vexin. Nous sommes également soucieux du confort de nos clients afin qu’ils ne manquent jamais d’électricité. La SICAE VS a d’ailleurs un des meilleurs critères de continuité du réseau en France (qui se traduit en temps cumulé d’interruption sur une année). Nous accordons enfin une grande importance à l’accompagnement des collectivités locales Vexinoises en étant à l’écoute des élus.
Ce qui est incroyable dans notre modèle, c’est ce côté « petit village gaulois » constitué de 12 SICAE créées par des paysans pour apporter l’électricité dans les territoires agricoles délaissés par les compagnies privées. Aujourd’hui, nous évoluons tout en conservant la vision de nos aïeuls et notre défi est de l’adapter. Après avoir distribué de l’électricité pendant 90 ans, nous sommes devenus producteurs d’électricité verte avec Tellif dès 2012. Il nous manquait le métier de la commercialisation. Nous avons donc créé Valseyne en 2020 et établi un partenariat avec le groupe national Alterna Énergie pour mutualiser nos achats.
Les coopératives sont au cœur des enjeux de lutte contre le changement climatique, de redynamisation des territoires en souffrance et d’insertion professionnelle.
D’après vous, comment le monde de la coopération agricole a évolué au fil des dernières années ?
Au cours des dernière années, le secteur coopératif s’est concentré. Par exemple, dans l’électricité, on est passé de 25 SICAE dans les années 70 à seulement 11 aujourd’hui. Ce phénomène a également touché le secteur bancaire et les coopératives de betteraves sucrières. Cette évolution est indispensable pour les grands groupes coopératifs qui se positionnent sur un marché mondial avec des concurrents puissants et des accords commerciaux parfois contraignants. En revanche, sur un marché local comme pour la SICAE VS, la priorité est de rester agile. En parallèle, on observe que le monde coopératif s’affirme de plus en plus grâce, notamment, à la Coopération Agricole qui porte cette volonté de mieux communiquer. Enfin, le secteur coopératif est en passe de devenir un acteur majeur de la RSE. En effet, les coopératives sont au cœur des enjeux de lutte contre le changement climatique, de redynamisation des territoires en souffrance et d’insertion professionnelle.
Quels sont les défis des coopératives agricoles à relever pour le futur ?
Il me semble que le tout premier défi des coopératives agricoles est d’être profitable tout en respectant leurs sociétaires et leurs adhérents. Leur second challenge est d’accompagner les transitions agricoles, climatiques et sociétales. Nous, coopératives agricoles, sommes effectivement au cœur des enjeux climatiques, des ressources en eau, des défis liés à la génétique… Par exemple, nous avons la chance en France d’avoir la coopérative agricole Limagrain qui figure parmi les 5 premiers généticiens au monde. Leur rôle est essentiel dans la conservation de la diversité génétique des semences, ainsi que dans la recherche pour faire face à des climats extrêmes ou sur des terres particulières. Enfin, les acteurs coopératifs doivent de plus en plus faire preuve d’agilité, de réactivité et de capacité de décision tout en conservant leurs valeurs fondamentales.
Cela fait du bien d’avoir notre « maison commune » – La Coopération Agricole –
aussi engagée dans la communication institutionnelle, avec le grand public
et les réseaux professionnels !
Quel message souhaiteriez-vous transmettre aux étudiants qui souhaitent s’investir dans la coopération agricole ?
Je pense que notre secteur doit tenir compte des évolutions des jeunes pour les attirer. A l’heure actuelle, lorsque nous recrutons un jeune au Crédit Agricole Ile-de-France, dans ses trois premières questions, il nous questionne très directement sur notre politique RSE. Les candidats se dirigent donc vers des entreprises qui ont du sens et qui incarnent leurs valeurs. Et ils ont raison. Par chance, ceci est vrai dans les coopératives que je préside et auxquelles j’adhère. Par conséquent, je pense que nous, coopératives, sommes très bien placées pour répondre à cette quête de sens de la jeunesse. Il faut donc en être fier et l’affirmer haut et fort.
Justement, la Coopération Agricole est sur la bonne voie. Affirmation de la raison d’être, fédération des acteurs, promotion et accompagnement… ses actions sont de plus en plus lisibles et visibles. Cela fait du bien d’avoir notre « maison commune » aussi engagée dans la communication institutionnelle, avec le grand public et les réseaux professionnels !
Pour en savoir plus sur la Coopération Agricole : https://www.lacooperationagricole.coop/
Pour plus d’information sur Valseyne, nous vous invitons à prendre contact avec notre experte Alexandra Goudroy-Marc : contact@valseyne.fr ou via notre formulaire en ligne : https://www.valseyne.fr/#menu-contact-valseyne
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